les aventures croustillantes de Cecilia y Marquito au pays de la viande grillée

26 octubre 2005

8 septembre / 25 octobre 2005

23 octubre 2005

Dedicace a Jacques D et Benoit L

Le monde entier est un cactus
Il est impossible de s'asseoir
Dans la vie, il y a qu'des cactus
Moi je me pique de le savoir
Aïe aïe aïe, ouille, aïe, aïe


Dans leurs coeurs, il y a des cactus
Dans leurs portefeuilles, il y a des cactus
Sous leurs pieds, il y a des cactus
Dans leurs gilets, il y a des cactus
Aïe aïe aïe, ouille ouille ouille, aïe


Pour me défendre de leurs cactus
A mon tour j'ai mis des cactus
Dans mon lit, j'ai mis des cactus
Dans mon slip, j'ai mis des cactus
Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe


Dans leurs sourires, il y a des cactus
Dans leurs ventres, il y a des cactus
Dans leurs bonjours, il y a des cactus
Dans leurs cactus, il y a des cactus
Aïe aïe aïe, ouille, aïe


Le monde entier est un cactus
Il est impossible de s'asseoir
Dans la vie, il y a qu'des cactus
Moi je me pique de le savoir
Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe

22 octubre 2005

Quebrada de Humahuaca


Nous passons le pont derrière un vieux borgne
Le fleuve sec est baigné d'étendues sans cactus
Sur le chemin du mirador, de grands saules
Du vent, tiède et odorant
Bruissement bleuté quand le soir tombe
Nichée dans le rocher une vierge en plastique
Regarde les lumières d'Humahuaca



20 octubre 2005

Cabalgata / Chevauchée



On a planté la tente à côté de la cabane du 'gaucho' Miguel. Miguel, 35 ans, qui il y a quinze ans a vendu tout ce qu'il avait a Buenos aires pour s'acheter un bon cheval et parcourir l'Argentine, a appris à ferrer sur le tas et s'est fait guide équestre. Il ne possède rien que ses chevaux et ses chiens (sa famille), et en fait le minimum, oscillant entre le calme et l'aigreur. Il vit dans la sellerie et partage avec nous son hamac, son feu, ses casseroles. Tout respire la nonchalance et c'est bien agréable.
Miguel m'apprend à monter à cheval, et, convenant d'une modique somme, nous partons trois jours cavaler dans les montagnes, en remontant le rio.
On decouvre les ruines de villages indigènes traversés par la route Inca qui descend au sud jusqu'à Mendoza.
La copine architecte de Miguel qui a fait la cabalgata avec nous nous montre, dans ces ruines, que les indigènes faisaient une maison séparée pour la chambre des parents et construisaient les autres à mesure de l'arrivée des enfants. Les ancêtres sont enterrés dans le jardin, en position foetale, dans une urne.
On dort dans une école en adobe, abandonnée dans un paysage blueberryesque.
Lors d'une ballade qui surplombe la vallée nous nous l'imaginons comme elle devait être il y a encore quelques siècles: habitée, colorée et riante.
Aujourd'hui il n'y a plus personne et l'exode rural continue ( appel des politiques à rejoindre les villes pour des raisons électorales, attrait de l'eau courante, de l'électricité et de la culture de masse, reniement des racines indigènes). Le peuple quitte la terre pour les villas miserias (favelas argentines). Curieusement dans cet habitat précaire et cet environnement insalubre, il reprend un système d'entraide qui n'est pas étranger à la vie communautaire dans les villages précolombiens.
Certains quartier de Vaqueros se sont construits en une nuit sur des terrains inondables magouillés par les politiciens (mafieux) locaux. Les barraques en taules et en parpaings (une pour la cuisine, une pour la chambre des enfants, plus loin la salle de bain... une autre barraque s'il y a plus d'enfants... comme les ancêtres reniés !) sont démontées en cas de conflit familial et reconstruites quelques centaines de mètres plus loin.
Nous sommes en période électorale et les politiques organisent des fêtes nocturnes ou l'alcool est gratuit pour influencer les votes. Les hommes se saoulent et ne peuvent pas se lever pour aller bosser le lendemain (comme on a pu le voir certains matins de traite).
L'affichage de campagne est sauvage (arbres peints, pierres encollées) et les prospectus viennent s'ajouter aux sacs plastiques qui ornent déjà les épineux jusqu'à haut dans la montagne.
Tout ça manque de photo (on en a une trentaine de bien belles en attente d'une connexion favorable) et on aimerait décrire mieux ce qu'on a pu apprendre de la vie sociale et politique de ce pays en perpétuelle transformation. Ca demande du temps ! En attendant on va bien, on passera la frontière Bolivienne autour du 24, à hauteur de La Quiaca. On vous embrasse et merci pour vos encouragements qui nous font toujours bien plaisir... a plus !

Familia Correa


De gauche à droite :
Cécile - Marc - Jan - Tane - Téo dans les bras d'Olga - Patricia, une amie de la famille.
Jan est anglais mais a passé son enfance en Nouvelle Zélande. Olga est argentine de Buenos Aires. Après leurs voyages de jeunesse ils se sont installés sur l'île de Pâque. A l'époque une seule famille vivait à l' extérieur de la ville. Un vieux qui possèdait quelques vaches leur a proposé de travailler pour lui. Ils ont vécu cinq ans là, sans eau ni électricité, et leur premier enfant, Tané, est né sur l'île.
Un jour, des avions inconnus se posent sur le petit aeroport de l'ìle et les habitants voient débarquer des centaines de techniciens et d'acteurs. Le tournage du film Rapa Nui, produit et dirigé par Kevin Costner va transformer l'île en profondeur. Pendant neuf mois la quasi totalité des habitants est employée à l'hébergement et au service de la production. Costner fait acheter et déterrer un à un les quelques 90 palmiers existants sur l'île pour les besoins de la scène finale où ils seront arrachés. Jan obtient une entrevue avec Kevin pour lui demander de faire venir le même nombre de noix de cocos à planter de la côte chilienne. Costner trouve l'idée bonne et accepte mais ne tiendra jamais parole. Des biens nouveaux apparraissent sur l'île: camionettes(l'île fait 15km dans sa plus grande longueur), télés, micro-ondes. Tout le monde est beau sur le tournage et les jeunes filles commencent à se prostituer. Puis la troupe repart comme elle était venue, laissant derrière elle des Moais géants de plastique devant lesquels les touristes s'extasient.Un décalage s'est fait et l'image de l'île, d'apres Olga, a changé pour toujours. Quant au film, ils ne l'ont pas vu, mais il raconte une histoire d'amour entre deux indigènes en temps de guerre entre les tribus.
Jan et Olga achètent quelques terres au nord de Salta, à Vaqueros, et pendant deux ans construisent leur grande et agréable maison, en adobe. Dans ce laps de temps ils vivent dans le hangar qui sert aujourd'hui aux chèvres.
Comme ils n'ont toujours pas l'électricité, Olga fait son repassage dans la rue en tirant les fils d'un lampadaire. Inti, leur deuxième enfant, nait à Salta. Au départ ils avaient cinq chèvres. Aujourd'hui ils en ont près de deux cents en comptant les cabritos. Le troisième enfant est né dans la maison, comme Olga l'avait toujours voulu. Radieuse, elle nous fait partager son sentiment de liberté à accoucher chez elle, dans cette maison qu'ils ont construite et dans laquelle l'enfant va vivre, l'impression d'avoir récupéré l'initiative, le droit, l'essence.
Téo a maintenant pres de deux ans.
C'est avec cette famille que nous avons passé la quinzaine, à traire et garder les chèvres (dédicace Sebichou), travailler dans le potager en échange de l'accueil et des repas partagés.
Jan travaille chaque jour à la traite et aux fromages. Olga accueille des écoles pour faire découvrir aux enfants le potager, les ruches, l'humus, les arbres, et leur fait faire des petits pains dont nous nous empiffrons.
Le travail de la terre est déprécié ici et notre présence prend sens, au moins par rapport aux enfants, parce qu'on témoigne d'un intérêt pour ce mode de vie.

30 septiembre 2005

Salta la linda / Salta la belle

Assis dans un parc on revient sur nos croustillantes aventures depuis Córdoba…
...On se retrouve dans le bus couchette qui nous emporte a toute vitesse à travers la pampa. On cherche le sommeil dans le remugle pestilentiel qui monte des entrailles de la machine. Heureusement, la musique est toujours aussi bonne et nous nous enfonçons profondement les écouteurs dans les narines.
Au petit matin, désorientés, nous sortons du bus à Tucuman. Apoplexie. Alors que nous cherchons désespérement un coin tranquille pour reprendre nos esprits, la ville nous saute à la gorge. Des gens partout, des étalages, vite, des gens, des voitures, on traverse, du bruit, des gens. Nous nous réfugions dans une église.
Contraste saisissant. Des hommes et des femmes sont figés dans des postures d’adoration ou de méditation. Sur la coupole “El verbo se hizo carne” / “Le verbe s’est fait viande”.
Il y a une statue de Marie sur la place et on peut voir certains s’extraire du bouillon et entrer dans le temps du respect. Ils s’approchent doucement de la statue pour poser une main sur sa hanche, sur ses côtes, son genou, et lever leur visage vers le sien. Fuite de Tucuman.
Sur la route de Salta, nous découvrons enfin les contreforts des Andes. Au passage on vous refait l'ambiance caracteristique des pueblos : murs blancs, palmiers, laisser aller, rues poussiereuses, voitures rouillées. Mais à l’arrivée, on est loin des paysages verdoyants qu’ont avait imaginés. On est plutôt dans les tons gris.
Comme Jorge vient nous chercher dès la sortie du terminal avec son minibus estampillé "Backpackers" (l'auberge de jeunesse qu'on a choisi), on se rend compte qu'on est en plein sur le circuit touristique. Mais ça a ses avantages parce qu'on rencontre plein de monde ici.
Le premier soir, asado / barbecue sur la terrasse, musica en vivo. Trois jeunes (flûtistes a bec et de pan, guitaristes, violonistes, percussionistes, chanteurs,... ) nous enduisent de folklore local et tout finit dans le vin et l'alegresse.
On rencontre pèle-mêle :
- trois super-chicas de buenos aires, Luciana, Lorena et Mariana, juristes en goguette avec qui on ira danser dans une discothèque russe en redressement fiscal (notre style fait des ravages, ici, mais elles nous doivent un cours de danse bresilienne, hein Marianna ?)
- un couple d'israéliens, Eitan et Merav, qui nous emmènent au marché d'artisanat et nous refilent 6 pages de bons plans dans les pays qu'on va traverser
- Sebastian qui travaille et dort à l'auberge et dont c'est l'anniversaire (gros repas entre tous...mmm les pizzas d'Eitan)
- et aussi plein d'autres avec qui on partages une soirée, un match ou juste quelques heures, suisses, catalans, canadiens, mexicains, americains, roumains, allemands, anglais... et argentins !
HOLA "LOS DE SALTA" ! RECUERDOS Y ABRAZOS FUERTES PARA TODOS Y TODAS ! NO OLVIDEN SUS DEDOS Y EL JIP JOP ! BE JAPPY Y QUE DISFRUTAN BIEN...NOS VEREMOS OTRA VEZ...
(pues, si quieren mas fotos en mejor tamaño, un mensaje : lesdeux(at)tele2.fr)
Marc, Andreas, Merav, Luciana, Mariana, Lorena

Luciana et Mariana

Merav et Eitan

Sebastian, Lorena, Serita et Cecile et Etchart Privado
(dedicace a Benoit L !)


Lorena, Mariana, Eitan et Marc

Vic (?), Daniel, Andreas, Lorena, Mariana, Eitan, Marc, Cecile, Luciana, Sebastian et Pablo

On veut faire en 4 jours LE tour du coin dans les quebradas / vallées de Cafayate et Cachi. Alors qu'on se lève juste pour dire au revoir à nos amis d'Israël après 4h de sommeil, on saute sur l'occasion et dans une voiture qui part pour cette vuelta. Mais les personnes avec lesquelles on partage la location (un autre couple d'israeliens) se révèlent assez rétives et fermées. Elles sont pressées et veulent faire le tour en 2 jours. Du coup on traverse à toute blingue et on ne profite des paysages que lors des arrêts maladies et de la crevaison en plein desert ! Comme on est un peu prisonniers de la voiture, on tend les bras dehors pour prendre des photos ; gestes repris par les andins du coin, qui eux font du stop, et par les vaches mortes figées dans des positions étranges sur le bord de la route. Nous passons dans un nuage de poussière.
Petit panorama quand même :
- colibris et troupeaux de chèvres (mmmhh, le cabrito ! Difficile à digerer...)
- immenses champs de cactus
- neige au fond du tableau sur les hauteurs
- terres rouges, jaunes et vertes
- strates de rochers en diagonales, moines aux livres ouverts


Heureusement on partage ce calvaire avec Serita, l'anglaise d'origine indienne. Pour soigner nos estomacs meurtris et nos jambes tétanisées, au retour, on se fait une bonne ratatouille et les 1070 marches des escaliers qui montent au dessus de Salta.

Ah oui, le match !
Hier on a vu jouer La Boca, un des 15 clubs de Buenos Aires qui a des Hinchas / aficionados / supporters / fanatiques un peu partout dans le pays. Et même si le stade de Salta est petit, ça a fait du bruit quand ils ont mis le 5ème but à l'equipe paraguayenne de Montevideo pour la Copa SurAmerica ! Score final : 5-1 et feu d'artifice... Ils sont fous ces argentins.
Demain on part pour Vaqueros, a 10 km, dans la ferme "La Huella" / "L'empreinte" pour une semaine. Non, non ! C'est pour y travailler ! L'adresse nous a été donnée par Paul et Justine (merci !), des amis de Marine (merci !). On va prendre le vert à s'occuper des chèvres et des chevaux.

derriere nous : Jorge !

Bife de chorizo, ou 500g de viande de boeuf......

22 septiembre 2005

Argentils

Chaque fois qu'on dit qu'on est français, c'est un sourire, une réaction positive.
- Oh ! Que lindo ! / Comme c'est mignon !
- Que lejo ! / Que c'est loin ! (regard rêveur)
Surtout dans les campagnes, la gentillesse et l'attention des gens nous surprennent. On prend le temps de nous répondre, on nous accompagne, on nous propose de nous ramener en voiture. On nous souhaite des tas de choses et tente de nous faire rencontrer d'autres gens.

Nous voilà de retour à Córdoba.
A la tombée de la nuit et sous un gigantesque drapeau argentin, on a droit au concert décousu mais sympa d'un big band amateur.


On est retournés à ce très bon resto dans lequel un serveur nous a repérés et nous soigne aux petits oignons. Vin de Mendoza, viandes grillées à crier, assortiments de légumes goûteux peu coûteux et desserts délicieux. On est reposés, il fait beau : depuis qu'on est revenu ici, on a une vision plus positive de la ville !
Aujourd'hui on passe la journée à écrire sur le blog dans un locutorio (espace d'ordinateurs et de cabines téléphoniques) rempli de joueurs en réseau sur GTA (dédicace à Carl !).



Dis-donc, qu'est-ce qu'elles sont jeunes les mamans en Argentine (15 ans ?)! Et dans la rue, il y a des petits boulots pour tous les âges. Les enfants jonglent ou distribuent des autocollants pour ramener quelques centavos... à qui ? On arrivera pas à s'y faire. Plus vieux on peut jouer de la guitare ou faire le rabatteur pour les restaurants.