les aventures croustillantes de Cecilia y Marquito au pays de la viande grillée

20 octubre 2005

Cabalgata / Chevauchée



On a planté la tente à côté de la cabane du 'gaucho' Miguel. Miguel, 35 ans, qui il y a quinze ans a vendu tout ce qu'il avait a Buenos aires pour s'acheter un bon cheval et parcourir l'Argentine, a appris à ferrer sur le tas et s'est fait guide équestre. Il ne possède rien que ses chevaux et ses chiens (sa famille), et en fait le minimum, oscillant entre le calme et l'aigreur. Il vit dans la sellerie et partage avec nous son hamac, son feu, ses casseroles. Tout respire la nonchalance et c'est bien agréable.
Miguel m'apprend à monter à cheval, et, convenant d'une modique somme, nous partons trois jours cavaler dans les montagnes, en remontant le rio.
On decouvre les ruines de villages indigènes traversés par la route Inca qui descend au sud jusqu'à Mendoza.
La copine architecte de Miguel qui a fait la cabalgata avec nous nous montre, dans ces ruines, que les indigènes faisaient une maison séparée pour la chambre des parents et construisaient les autres à mesure de l'arrivée des enfants. Les ancêtres sont enterrés dans le jardin, en position foetale, dans une urne.
On dort dans une école en adobe, abandonnée dans un paysage blueberryesque.
Lors d'une ballade qui surplombe la vallée nous nous l'imaginons comme elle devait être il y a encore quelques siècles: habitée, colorée et riante.
Aujourd'hui il n'y a plus personne et l'exode rural continue ( appel des politiques à rejoindre les villes pour des raisons électorales, attrait de l'eau courante, de l'électricité et de la culture de masse, reniement des racines indigènes). Le peuple quitte la terre pour les villas miserias (favelas argentines). Curieusement dans cet habitat précaire et cet environnement insalubre, il reprend un système d'entraide qui n'est pas étranger à la vie communautaire dans les villages précolombiens.
Certains quartier de Vaqueros se sont construits en une nuit sur des terrains inondables magouillés par les politiciens (mafieux) locaux. Les barraques en taules et en parpaings (une pour la cuisine, une pour la chambre des enfants, plus loin la salle de bain... une autre barraque s'il y a plus d'enfants... comme les ancêtres reniés !) sont démontées en cas de conflit familial et reconstruites quelques centaines de mètres plus loin.
Nous sommes en période électorale et les politiques organisent des fêtes nocturnes ou l'alcool est gratuit pour influencer les votes. Les hommes se saoulent et ne peuvent pas se lever pour aller bosser le lendemain (comme on a pu le voir certains matins de traite).
L'affichage de campagne est sauvage (arbres peints, pierres encollées) et les prospectus viennent s'ajouter aux sacs plastiques qui ornent déjà les épineux jusqu'à haut dans la montagne.
Tout ça manque de photo (on en a une trentaine de bien belles en attente d'une connexion favorable) et on aimerait décrire mieux ce qu'on a pu apprendre de la vie sociale et politique de ce pays en perpétuelle transformation. Ca demande du temps ! En attendant on va bien, on passera la frontière Bolivienne autour du 24, à hauteur de La Quiaca. On vous embrasse et merci pour vos encouragements qui nous font toujours bien plaisir... a plus !

5 Comments:

Anonymous Anónimo said...

merci pour ces partages, j'espere que vous allez bien et que vous n'etes pas trop perturber par tout cela. ça me rapelle mes visites dans des villages en afrique, ça secou!! pleins de bisoux à vous et promis je continurai par mail à vous raconter ma petite vie, ça fait du bien quand on est loin... Bonne route

7:00 a. m.

 
Anonymous Anónimo said...

Quel bonheur a dû être cette chevauchée à travers la pampa.. C'est l'accomplissement d'un de vos rêves:bravo d'être tenace et de tout faire pour mener à bien vos projets! Comme dit mon chanteur-compositeur préféré(je sais que ce n'est pas le vôtre...): "J'irai au bout de mes rêves..."

9:45 a. m.

 
Anonymous Anónimo said...

oulala plein de frissons me parcourent le dos à vous lire, j'aimerais pouvoir vous rejoindre, je ne suis pas loin...

je vous embrasse fort,
Hélène

10:05 a. m.

 
Blogger lesdeux said...

Merci les filles !!! Ha on les voit les fidèles !

12:06 p. m.

 
Anonymous Anónimo said...

On fera pas attention à cette petite remarque piquante...
On suit régulièrement vos aventures et avec grand plaisir.

Gros bisous,

Ben

11:30 a. m.

 

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